lundi 27 février 2012

Une semaine à la ferme...


Petit retour sur nos activités à la Granja El Manantial de La Paz, chez Yiyo, Luisa et Sacha...

Sur la route de la Granja, à 3 kilomètres du village La Paz...
Une vue depuis la propriété sur Loma Bola, la petite colline qui domine les environs. A droite, la granje près de laquelle nous campons.
La maison de Luisa et Yiyo.

Répartition des tâches ménagères avant d'aller travailler la terre. Dans l'ordre :  préparer le petit-déjeuner (desayuno), nourrir les poules et ramasser les oeufs (gallinas), ramasser ce qui est mûr dans le potager (huerta), préparer la table du déjuner (almuerzo), faire la vaisselle (platos), nourrir l'âne et les chiens (burra y perros), passer le balai (galeria), mettoyer la salle de bain (baño) et sortir la poubelle (basura).

Et ensuite, c'est parti pour du jardinage de 8h à 12h...



Après l'effort, la détente bohème dans la campagne argentine. Ici, Sacha, le fils de la maison,  joue de la guitare, et Léonore et Ben, deux Américains, s'essaient au jonglage.
Je me lancée, j'ai laissé Valentina, une Italienne, me faire une frange (flequilla en espagnol).
Nouvelle tête !!!
Coucher de soleil sur la chaîne de montagne qui nous entoure.

Pour aller au cyber-café le plus proche, il faut marcher 3 kilomètres jusqu'au village, ou se faire prendre en stop par les gens du coin...
Avec Valentina l'Italienne et Valentine la Suissesse, nous avons eu la tâche très importante de faire le pain...
Mélange du sucre et de la farine... 12 kilos de farine !!!
Et on pétrit, et on pétrit, et on pétrit...
Yiyo a l'art et la manière d'utiliser le rouleau pour étaler la pâte...

Etape finale : rouler la pâte en petits pains et mettre le tout au four...
C'est meilleur quand on le fait soi-même !!!
Dimanche, jour de repos... Nous avons fait une petite rando dans les collines alentours...
Gaëtan et Obama, le chien de la famille.
Bons baisers de Loma Bola !
Bilan de cette première semaine : une très bonne ambiance, dûe à la sympathie de Yiyo, le gérant de la ferme, et des Woofers. Côté écologique, c'est un peu moins satisfaisant, car nous faisons surtout du jardinage pour entretenir la propriété, et nous n'allons pas vraiment apprendre de techniques de permaculture ou de manière écologique de cultiver... Nous prenons notre mal en patience, et attendons de voir si Yiyo nous apprendra quelques secrets pour préparer des huiles essentielles... 

jeudi 23 février 2012

Granja Ecologica El Manantial - Jour 142


Nous sommes depuis dimanche 19 février a la Granja ecologica El Manantial, a Loma Bola, pres de la Paz (un petit village, a ne pas confondre avec La Paz, capitale de la Bolivie), a 4 heures de bus de Cordoba.

Nous avons été accueillis par Yiyo et son fils Sacha. Nous travaillons tous les matins de 7h a 12h dans la propriété, en compagnie d'autres voyageurs du monde entier (Etats-Unis, Italie, Irlande, République Tcheque...). Nous déjeunons tous ensemble un bon repas végétarien cuisiné avec amour et fines herbes par Yiyo. Et ensuite, l'apres-midi, nous sommes libres de faire ce que bon nous semble.

Pour avoir plus d'informations sur la ferme, vous pouvez visiter le blog en cliquant ici.


Les Woofers de la Granja Manantial. Tout au fond, au bout de la table, Yiyo, le gérant de la ferme.
Bientot, plus de photos de la ferme, de nos travaux dans le potager,de la fabrication du pain, mais aussi du laboratoire oú Yiyo confectionne huiles essentielles, parfums, sels de bains et marmelades préparés avec les fleurs et les fruits du jardin !!!!

samedi 18 février 2012

Mémoire de la dictature à Córdoba - Jour 136

 Les Voyages de GaMa, c'est un grand voyage dans l'espace sud-américain, mais c'est aussi un voyage dans le temps. En 2006, l'Argentine a célébré le 30ème anniversaire du coup d'était de 1976, qui a instauré une dictature militaire jusqu'en 1983. Cette dictature fut appelée à l'époque par le régime "Processus de réorganisation nationale". Une "réorganisation" qui a causé l'emprisonnement politique de 9000 personnes.  15000 ont été fusillées, 1,5 millions se sont exilées, et 30 000 personnes ont disparu.
 
Nous sommes à Córdoba, deuxième ville de l'Argentine. En 2006, a vu le jour la Comisión y el Archivo Provincial de la Memoria, à l'occasion de ce 30ème anniversaire. Nous avons visité les lieux, vendredi 17 février.  Cette commission occupe les anciens locaux du département de police de Córdoba, appelé D2. Dans la rue où est situé le D2, des photos de personnes disparues ou assassinées pendant la dictature ont été affichées en banderoles.


Entre 1976 et 1983, le D2 fut créé pour persécuter et torturer ceux qui était accusés ou soupconnés de "terrorisme d'Etat". Une persécution de type idéologico-politique était dirigée à l'encontre des étudiants, travailleurs sociaux, syndicalistes, militants des partis de gauche, membres de groupes armés et de toute personne suspectée de participer à des activités politiques subversives. Les procédés utilisés par la junte militaire : séquestration, torture, privation de liberté, disparitions et assassinats.


Le D2 fut donc utilisé à cet effet. C'était un Centre clandestin de détention. Comme le dit Ludmila da Silva Catela, la directrice del Archivo Provincial de la Memoria, dans son éditorial du journal "Diario de la memoria", "aujourd'hui c'est un lieu de mémoire, en plein centre de la ville de Córdoba, un espace créé pour se remémorer de l'extreme violence utilisée contre le terrorisme d'Etat. Mais c'est surtout un pont entre les générations, et qui regarde vers l'avenir, dans oublier ni taire le passé. (...) C'est un lieu chargé de tragédie où nous avons du chercher, comprendre, transformer et remplir de contenu et de sens".


Contenu et sens, c'est tout ce qui fait la force et l'émotion d'une salle en particulier, la salle des photos, aux murs couverts de portraits des hommes et femmes disparus ou assassinés. Des portraits d'eux avant la tragédie, heureux, amoureux, en famille. Des vies broyées par la dictature. Dans cette salle, on peut s'asseoir à une table et lire de grands cahiers réalisés par les familles des victimes et qui contiennent des photos, des bouts de vies, des souvenirs, de leurs enfants, frères, soeurs, parents ou amis. Très fort et très émouvant.


Autre lieu, horrible cette fois, de ce "musée de la dictature", ces deux cellules qui ont été laissées en l'état. De la taille d'un cabinet de toilette. A l'entrée de l'une d'elle, on peut lire qu'un prisionnier politique y a végété six ans. SIX ANS ! avant de s'en échapper, en 1981.



Et dans la cour du D2, une grande carte de la ville de Córdoba, où ont été identifiés tous les centres de réclusion secrets de la dictature.


Dans une autre salle, une artiste a été invitée à réaliser des création autour de la mort.





Retour dans la rue, à ses portraits de vie, de jeunes intellectuels morts pour leurs idées.


Comme disent les Argentins, à propos de la dictature, ¡ Nunca mas ! (Plus jamais !)

mercredi 15 février 2012

Mendoza (Jour 130 à 134)

Du samedi 10 au mercredi 15 février, nous étions à Mendoza.


Malgré la chaleur accablante qu'il a fait ces derniers jours, c'est une ville où il fait bon se promener, à l'ombre des grands arbres, sur les longues, longues, longues avenues...


Ci-dessus, la cathédrale de Mendoza, l'un des édifices religieux les plus anciens de la ville. Elle a conservé sa structure architecturale, bien qu'elle ait été reconstruite et rénovée de nombreuses fois. La construction actuelle date de 1875. Garée devant, une petite voiture de type vieille Renault des années 80, qui pullulent à Mendoza.


En allant au Parque General San Martin, le "Central Park" de Mendoza, nous sommes passés par une large avenue bordée de grandes maisons.




Ci-dessus, au beau milieu de la ville, les restes de l'ancienne gare de train. Aujourd'hui un no man's land un peu inquiétant...


Le mur d'enceinte a été déclaré zone libre pour les graffitis. 


Nous avons visité le museo del Area Fundacional. Mendoza a été totalement détruite par un tremblement de terre en 1861. L'épicentre était sous l'ancien centre ville, là où est aujourd'hui situé le musée. Après cette terrible catastrophe, le centre ville a été déplacé.




Ci-dessus, un arbre des classes sociales à l'époque de la fondation de Mendoza, au 16ème siècle. Tout en haut de la pyramide était le colon espagnol, ensuite les militaires et les fonctionnaires. Venaient ensuite les commercants et les "Criollos" c'est-à-dire les descendants d'Espagnols nés en Argentine. Tout en bas de l'arbre, les Indigènes et les Mulatres (certainement les escalves noirs ou les métisses Indigènes-esclaves).


Mendoza est la capitale du vin argentin ! Alors, forcément, on en a profité en faisant un petit tour des "bodegas", c'est-à-dire des propriétés viticoles, dans la ville de Maipu, à 8 kilomètres de Mendoza. Pour y aller, on prend un bus en centre ville, et ensuite, arrivé à Maipu, il faut louer un vélo (30 pesos la journée). Et c'est parti pour faire vibrer les papilles ....



Le tour des vigobles fait 24 kilomètres allez-retour, sur une route plate. Ci-dessus, un paysage typique, des vignes à perte de vue, et derrière, au loins, la cordillière des Andes. Mendoza est située en plein milieu d'une zone aride. Etrange, direz-vous, pour cultiver du vin ? Non, car les Argentins maitrisent parfaitement leur systène d'irrigation. Le temps sec leur permet d'éviter les fortes pluies parfois destructrices de récoltes. Et la différence de température entre le jour (très chaud) et la nuit (fraiche), fait du bien au raisin...


Dans la propriété viticole de Carinae, dirigée par deux Francais à la retraite, l'étiquetage des quelques 100 000 bouteilles de vins produites (c'est une petite proprété familiale, les grandes propriétés produisent plutot 300 000 bouteilles) se fait à la main... C'est tout un art...


Chez les Tomassini (ci-dessus), on se vente d'avoir les plus anciennes cuves de Mendoza, les seules qui soient en brique et non en béton. Elles ne sont plus utilisées depuis 1984.


Que serait un tour des vignobles sans une bonne dégustation (ici à Carinae)... Nous avons beaucoup aimé leur rosé. Le Malbec, spécialité de Mendoza, est proposé partout, mais nous ne l'avons pas trouvé à notre gout...


Bon vin et bon vent !

Bariloche (Jour 124 à Jour 129)

Du dimanche 5 au vendredi 10 février, nousavons fait halte à Bariloche, située sur la cordillère des Andes. C'est une petite ville agréable, installée au bord de l'immense lac Nahual Huapi. Bariloche était avant une destination touristique très prisée, mais depuis l'éruption d'un volcan chilien non loin de là, des nuages de cendre viennent régulièrement envahir la ville et ses alentours, faisant fuir les touristes. Nous avons d'ailleurs remarqué des tas de cendres dans les rues, ainsi qu'une couche de poussière volcanique blanche qui se mélange à la terre.





Nous avons décidé de faire un trek de 3 jours / 2 nuits autour du cerro Cathedral (comme l'a fait auparavant notre copine anglaise Carol, on peut suivre son parcours en photos sur son blog en cliquant ici ).


Premier objectif, atteindre le refugio Frey, au bord du lac du meme nom. Comme le chemin normal était fermé, nous avons du en emprunter un autre, qui nous a fait démarrer par le lago Guiterrez. La photo ci-dessus a été prise à 7h30 du matin, c'était magnifique, nous avons pris notre petit déjeuner ici, avant de démarrer la rando de 12 kilomètres.



Cela nous a donc pris 4 heures de marche pour arriver tout là-haut, au refuge. C'était un endroit plutot sympa, mais très exposé au vent. A l'origine, nous avions prévu d'y dormir, mais comme il était encore tot (13h), nous avons décidé de continuer la randonnée, et de la faire en deux jours plutot que trois.


Nous avons donc longé le lac, derrière le refuge. Le seul moyen de sortir de là était de grimper ces cretes que l'on voit derrière Gaëtan.


Aussitot dit, aussitot fait, nous avons fait de la grimpette dans les rochers...


Et nous sommes arrivés à un autre petit lac...






Nous étions donc tout en haut de cette crète (ci-dessous), dominant une verte vallée où au milieu coulait une rivière. Nous avons du  descendre le flanc de montagne abrupt (très difficile pour les genous, pas conseillé pour ceux qui ont le vertige). 


Arrivés tout en bas, vers 17h, nous avons décidé de camper là, plutot que de continuer jusqu'au second refuge (nous avons eu raison, car en reprenant la route le lendemain, nous avons du escalader à nouveau une crete et la redescendre, épuisant !).



On s'est donc trouvé un petit coin à l'abri des arbres et nous avons planté notre petite tente pour la première fois depuis le début de ce voyage en Amérique Latine... Il a fait un froid de canard, nous avons grelotté toute la nuit dans nos sacs de couchage pas très épais. Au petit matin, en sortant de la tente, nous avons découvert que l'herbe de la prairie était couverte de gel... La température est donc descendue au-dessous de zéro pendant la nuit... Pas étonnant qu'on ai eu froid !!! 



Nous avons donc repris notre route, à 8h du matin, escaladé une nouvelle crete de montagne. De tout là-haut, nous avons pu contempler ce paysage splendide, le Lago Jakob et son refuge (en bas à droite). A 11 heures, nous étions en bas de la crete, mais finalement nous ne sommes pas allés au refuge et avons directement pris le chemin du retour (6 heures de marche).


De retour à Bariloche, nous nous sommes reposés au bord du lac Nahual Huapi.




Nous avons eu un temps magnifique, jusqu'au dernier jour, où le fameux nuage de cendre a de nouveau envahi la ville. C'était impressionnant, ce changement d'atmosphère, tout a disparu, le ciel et le lac bleus, les montagnes, le gris était partout...


C'était donc le moment de partir à Mendoza !!!